vendredi 25 février 2011

Un barage ou une éolienne?

Au Québec, l’électricité n’est pas chère. Dans un contexte où la planète s’apprête à entrer dans sa pire crise énergétique, les Québécois peuvent-ils continuer d’avoir un message d’une énergie abondante et bon marché? Quelles sont les conséquences de cette dichotomie entre le prix patrimonial et le prix à l’exportation? Des prix si bas qu’ils encouragent la déresponsabilisation des Québécois du sort de la planète. Nous donnant une fausse impression qu’on fait notre part puisque notre électricité est de source renouvelable, mais rechignant à augmenter la production pour en vendre davantage, à l’image de Séraphin Poudrier, on garde notre trésor pour juste pour nous autres.

Manic 5 Archives La Presse
On peut diviser les ventes d’Hydro-Québec en deux grandes catégories. La première regroupe les ventes de l’électricité patrimoniale. Vendue au tarif le plus bas possible aux Québécois. La seconde, sont les ventes à l’exportation, que ce soit dans le Canada ou aux États-Unis. Ces ventes sont très profitables pour la société d’État. Suivant les prix du marché, elles permettent de beaux profits dont bénéficient les citoyens indirectement. Présentement, au Québec, les barrages ont de belles réserves et l’électricité est relativement abondante. Les Québécois sont contents! Quand on leur parle de la construction de nouveaux barrages, c’est la levée de boucliers. On a parfois l'impression qu’Hydro-Québec ne souhaite que son profit aux dépens du bien-être de la population et de l’environnement. Arguant que nous n’avons pas besoin de cette énergie. Que l’on devrait aller dans l’éolien exclusivement! Pour ma part, je dirais, investissons dans l’éolien ET dans l’augmentation de la ressource hydroélectrique. Avec un arrêt des forages d’explorations et d’exploitations des carburants fossiles.

Cap Chat, Gaspésie
L’éolien est le complément parfait à l’hydroélectricité. Le vent n’étant pas toujours constant, l’hydroélectricité est capable de répondre à une baisse éolienne en temps réel grâce au potentiel conservé dans les grands réservoirs des différents barrages d’Hydro-Québec. De son côté, l’électricité éolienne est consommée immédiatement et en priorité permettant d’augmenter les réserves derrière les barrages pour les besoins futurs. Ce sont des partenaires qui peuvent compter l’un sur l’autre et qui offrent une possibilité accrue de profiter du commerce énergétique. À l’inverse des centrales thermiques, les investisseurs éoliens n’ont pas à souffrir de l’inflation du prix du charbon, ou du gaz étant donné que le vent est gratuit, l’électricité est produite sans aucune émission carbone et ne dépend pas de fournisseurs extérieurs, préservant l’indépendance du producteur. On peut appliquer les mêmes arguments à l’hydroélectricité. J.-F. Lisée a publié de nombreuses réponses dans son blogue, je vous invite à les lire, elles en disent long sur la profitabilité. Un investissement dans une centrale hydroélectrique n’est pas une dépense, c’est un placement qui nous rapportera en argent et en réduction de GES. Une centrale à une durée de vie de plus de 50 ans, alors que l’éolienne à une espérance de 20 ans si la mécanique est bien entretenue. C’est comme la question : Je paye mon hypothèque, ou j’investis dans mon RÉER? Investissons dans l’hydroélectricité, avec le profit des ventes, construisons de beaux parcs éoliens!

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