mercredi 19 janvier 2011

Dois-je me débarrasser du chauffage au mazout?

Le dernier cours que j'ai suivi était Changements climatiques et Énergies. Ce cours a été pour moi des plus instructifs.

Nous avons à la maison un système de chauffage biénergie composé d’une thermopompe (échangeur de chaleur), couplé à un chauffage au mazout. Ce système nous permet de profiter d’une électricité à bas tarif. Par contre, en période de pointe, lors des grands froids québécois, le coût de mon électricité augmente tant, que nous évitons toute consommation qui n’est pas essentielle. C’est à ce moment que la chaudière au mazout entre en action. Elle me permet de réduire ma consommation d’électricité au strict nécessaire, soit, l’éclairage et la préparation des repas.

Voilà peu de temps, en bonne écologique que je suis, je me disais qu’aussi tôt que mon budget me le permettrait, je ferais sortir ce diabolique combustible fossile de la maison et remplacerais le mazout par un chauffage électrique. Et bien, j’avais tout faux!!

C’est en regardant les choses avec du recul et dans une optique d’efficacité énergétique que j’ai changé d’idée. Voici pourquoi :

Hydro-Québec fait la promotion de l’efficacité énergétique… Il peut sembler paradoxal que la société qui vend l’électricité mette en place un florilège de programmes augmentant l’efficacité énergétique de sa clientèle. Cependant, elle a tout à gagner d’une demande moins élevée, surtout en période de pointe. D’une part, les périodes de pointes demandent des lignes de transport pouvant accepter le passage à grande puissance. D’autre part, ces exigeantes périodes dépassent la capacité de production des barrages obligeant l’entretien et l’utilisation de centrales thermiques coûteuses et polluantes qui ne servent que quelques jours par année. Cette production d’électricité à partir de carburants fossiles pour produire de la chaleur est un exemple parfait d’inefficacité énergétique. Comparons le chauffage électrique dont l’électricité est produite à partir de gaz naturel avec le chauffage au gaz naturel.


Rendement de différentes filières de production d’énergie pour le chauffage (Néga Watt, 2009)

Si les Québécois utilisaient moins d’électricité pour chauffer les locaux, l’efficacité énergétique de la province serait améliorée. L’électricité économisée pourrait servir à des utilisations plus nobles, comme l’éclairage, la préparation de repas, la conservation des aliments, les communications, ou encore le transport.

Nous avons plusieurs voisins qui n’ont pas la chance d’avoir d’hydro-électricité en grande quantité. Ces derniers produisent une majorité de leur électricité avec des centrales aux charbons. En leur exportant notre hydro-électricité, nous réduirions les émissions de GES de façon significative. N’oublions pas que les GES ne connaissent pas les frontières, qu’elles se diffusent dans toute l’atmosphère en égale proportion. Une réduction de GES en Ontario ou à New York est un gain pour nous tous. Depuis 2001, les exportations d’Hydro-Québec ont permis d’éviter l’émission de plus de 30 Mt de GES en remplacement des productions de centrales thermiques ontariennes et du nord-est des États-Unis.

Je vais donc conserver ma chaudière au mazout. Lorsque j’aurais un investissement à faire là-dedans, j’évaluerais la géothermie couplée à la thermopompe.

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